Dans un contexte de valorisation des produits sous signes de qualité (AOP St Nectaire, Label Rouge...), un groupe d'éleveurs du Massif du Sancy acteurs du Groupement d’Etude et de Développement Agricole Fourrages et Qualités en Montagne (GEDA FQM) souhaitait caractériser et mieux valoriser les effluents organiques générés sur leurs exploitations. Soucieux d'utiliser leurs propres ressources tout en limitant autant que possible le recours aux intrants, le groupe souhaitait progresser sur cette composante de l'élevage en termes de qualités des fourrages et des produits (lait cru, viande, …), tout en s'intégrant dans un système cohérent avec une démarche agroécologique, basé sur l'utilisation de surfaces en prairies, gages de reconnaissance des consommateurs pour leurs productions locales de qualité.

Initié par le GEDA FQM, le projet FertiMicro a pour objectif de déterminer l’impact de la gestion de la fertilisation organique sur le pilotage et la qualité organoleptique et sanitaire des laits crus, ainsi que sur les fonctionnements biologiques du sol. Pour cela, le projet s’appuie sur la comparaison de différentes pratiques de gestion des effluents organiques afin de déterminer leurs impacts sur le fonctionnement des prairies et des systèmes d'exploitation. Il contribue ainsi à identifier des pratiques raisonnées de fertilisation autonomes limitant l’utilisation d'intrants chimiques pour des fourrages de qualité.

Le projet FertiMicro s’appuie sur un collectif d’acteurs de la production agricole (GEDA FQM), la recherche (INRAE : UMRF, UREP, OPAALE, AgroEcologie), l’enseignement (VetAgro Sup), du développement (CDA63, Pôle Fromager AOP Massif central), des filières locales « lait » (Interprofession du Saint-Nectaire) et « viande » et des institutions (DRAAF, ANCT). Il est centré autour de 2 actions de recherche, conduites en collaboration avec les éleveurs afin de :

1. Caractériser différents types de fertilisation organique et étudier leur effet sur les flux microbiens et les cycles biochimiques du carbone et de l’azote au niveau de la prairie.

2.Caractériser des communautés microbiennes du sol au lait cru en fonction de différentes modalités de fertilisation des prairies.

Il s’agit de qualifier l’impact des pratiques agricoles sur la valeur des effluents, en vue de leur valorisation permettant d’entretenir et maintenir les prairies. Ainsi, une meilleure valorisation des effluents est un gage de maintien de la plus grande prairie d’Europe. Ce projet s’inscrit dans une démarche de promotion et de soutien de l’alimentation à l’herbe qui constitue la source de qualité des produits tant appréciée de notre territoire.